Entretien avec Jean-Luc Rival – Elle est mon île

Entretien avec Jean-Luc Rival – Elle est mon île

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

J’ai enfin mon livre en main. Il est un prolongement de moi-même, tant, avec
impudeur j’ai étalé mes sentiments, mes idéaux, et me suis confié sur ma vie de
couple dérangée par Parkinson.
Je ressens un sentiment d’épanouissement, de plénitude, j’ai couché mes mots
pour décrire mon île, ma maison. Je suis comme un bon vin sur les étagères de la
Bibliothèque Nationale de France. Soixante-dix-huit mille ouvrages se disputent
la place chaque année. Quel avenir pour moi, parmi tant de créations ? La
chance sera-t-elle au rendez-vous ? L’avenir nous le dira.

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Les premiers retours sont ceux d’amis, de connaissances qui unanimement me
disent avoir passé un bon moment, que la lecture a été facile ; Chacun est
sensible soit à mon légendaire optimisme, soit aux descriptions, aux portraits,
chacun se reconnait.
Ma façon d’aborder la maladie de Parkinson étonne, l’idée de parler de ses
répercussions dans le couple, d’aborder les étapes de la découverte à
l’acceptation, de lui trouver des bénéfices là ou d’autres ne voient que la douleur
et le mal.
Et au-delà de mon cercle immédiat, les retours se font sur l’amour que je porte
aux Grecs, à mon île, à mes falaises. Je suis même sollicité pour promouvoir
Céphalonie sur des blogs ou des guides.

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail
d’écriture ? *
Avez-vous une méthode pour écrire ?
Des rituels, des astuces ?

Le travail d’écriture se fait dans le bonheur ! Je commence à taper sur mon
clavier et les mots s’enchaînent, se donnent. Un mois d’écriture d’un jet, puis
deux mois de corrections pour peaufiner les tournures. Lire à haute voix pour
réussir à avoir une fluidité, une musique des mots et un rythme ; la ponctuation
est l’harmonie du texte. Je dors très peu alors et profite de la douceur de la nuit
pour écrire, où que je sois ! Mes nuits sont moins longues et mes journées de
plus en plus placées sous le signe d’une rêverie créative et prolifique.

Vient l’édition ; Les grands éditeurs m’ont adressé des fins polies de non-
recevoir, d’autres, des commerçants plutôt que de véritables éditeurs se sont
confondus en compliments creux, beaucoup n’ont même pas lu le livre. !
Chaque courrier retour est un nouvel espoir qui s’accompagne d’un devis sensé
partager les frais d’édition …
Vite j’ai compris ou était mon intérêt et j’ai découvert Maïa. Une maison
d’édition honnête !
Ni roman, ni biographie, trop long pour une nouvelle, il finira sous l’appellation
témoin, pour mon éditeur.
Témoin de l’amour que je porte à mon île, témoin de la maladie qui me grignote
inexorablement, témoin d’une vie dont je souhaite laisser quelques bribes à ma
famille et mes amis, à vous lecteurs avant d’oublier ; témoignage d’un homme
chahuté par la vie, qui reste confiant et positif tant chaque moment est unique.

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui sur quoi avez-vous envie
d’écrire pour ce prochain livre ?

Aujourd’hui je continue l’écriture ; plusieurs ouvrages sont en cours, je passe
d’un sujet à l’autre avec une sérénité qui me surprend.
Le sujet du temps qui s’écoule de plus en vite et les records qui s’inscrivent
dans les centièmes de secondes me dépassent, et m’interpellent. « L’avocat pour
la vie » va tordre les aiguilles des horloges qui nous imposent une vie pressée …
Maryline, ma copine des années lycée, me raconte tout ce que je ne savais pas
encore et nous remontons le temps des souvenirs, tous les deux, prétexte à vivre,
prétexte à soutenir la cause des féminicides, Maryline la trompe la mort, nous
donne les codes des pervers narcissiques.
Ma fille Yvannah et moi nous composons des poèmes. « Elle, je », nous les
lisons et répondons à un poème par un autre. Vision d’un homme mûr, d’une
jeune femme, incompréhension parfois, mais bonheur de mêler nos cœurs, nos
mains, notre créativité, emplis de mots feutrés.
Dernier écrit, bientôt terminé, une nouvelle dans laquelle l’auteur dialogue avec
L’IA qui a pris possession de son ventre et contrecarre sa vie en court-circuitant
son cerveau.
Je reprends donc les thèmes qui me sont chers dans « elle est mon île » qui très
modestement devient ma madeleine à moi, que j’aime avec des fruits confits ou
renfermant en son sein une confiture liquide, fondante, surprenant mes papilles
covidées.

Jean-Luc Rival, auteur de Elle est mon île, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.